Rencontrez Ayelén, tisserande Mapuche au sein de MEUNE.

Rencontrez Ayelén, tisserande Mapuche au sein de MEUNE.

MEUNE travaille avec des communautés autochtones d'Argentine qui fabriquent des textiles tissés à la main pour ses créations.

MEUNE tient à cœur son travail avec les communautés andines autour de l'artisanat et son importance au sein de leurs traditions.

MEUNE vous invite à réfléchir à l’importance et à la richesse que cette culture peut apporter à notre monde et pourquoi il est indispensable de s’intéresser à ses principes, dynamiques et valeurs.

Le travail de MEUNE avec les tisserandes fait partie de nos priorités et nous avons proposé de les interviewer pour qu’elles puissent vous en dire plus sur leur parcours personnel dans le tissage, leur culture et leur travail avec MEUNE.

Aujourd'hui, nous interviewons Ayélen, elle a travaillé avec MEUNE pour les décors textiles de notre pièce d'exception MAUNI.

 

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INTERVIEW 

 

Pouvez-vous nous parler un peu de votre histoire personnelle ?

Je suis né à Bajada Del Agrio, un tout petit village près de la ville de Zapala, mais j'ai toujours vécu à Junín De Los Andes, c'est là que se trouvent mes racines. Mes grands-parents maternels vivaient dans un  « lof  » (communauté Mapuche) à 20 km. À l'âge de 18 ans, je me suis installée dans la ville de Neuquén où j'ai commencé mon processus de reconnaissance avec d'autres  « lamgens » (frères et sœurs Mapuche) que j'ai rencontrés. 

Quelle est l'importance du tissage dans la culture Mapuche ?

Le métier à tisser Mapuche est important pour notre culture pour deux raisons. Tout d'abord, c'est la façon dont nos ancêtres fabriquaient leurs vêtements quotidiens, mais c'est aussi un savoir si ancien qu'il doit être transmis de génération en génération pour le préserver. Les ñimins (dessins) conçus ont leurs propres significations, qui parlent des racines de notre peuple, de son histoire, de son identité et des forces de la nature qui l'accompagnent. Tout comme les couleurs choisies pour les vêtements ont leurs propres significations. C'est pourquoi le tissage est si important dans notre culture. 

Comment avez-vous commencé à tisser et pourquoi ?

Quand j'ai commencé mon processus de reconnaissance, c'est-à-dire, je me suis reconnue comme Mapuche, j'ai compris combien il est important pour nous d'apprendre à tisser. Alors, j'ai demandé de l'aide à ma grand-mère maternelle, elle m'a appris. Elle était enseignante de tissage dans une école rurale, elle a donc eu la patience de m'apprendre.

Y a-t-il d'autres tisserands dans votre famille ?

Oui, ma grand-mère Dora et ma mère sont des tisserandes. Ma tante est fileuse.

Avez-vous d'autres occupations que le tissage ?

Je fais des études pour devenir professeure d'histoire. J'enseigne également le tissage Mapuche.

Qu'aimeriez-vous voir à l'avenir concernant le tissage Mapuche ?

La vérité, c'est que je voudrais que ce savoir ne se perde jamais et que de plus en plus de Mapuches apprennent à tisser.

Quel est le sentiment de voir votre travail dans les créations de MEUNE ?

Je suis très reconnaissante envers Nahir (créatrice de MEUNE) de m'avoir choisie pour tisser ces textiles artisanaux Mapuche. C'était un défi, car je n'avais pas beaucoup travaillé sur la technique du double tissage, ce qui m'a permis de renforcer mes connaissances.

Que pensez-vous du travail que vous faites avec MEUNE ?

Je trouve le projet de MEUNE très intéressant. Il s'agit de sauvegarder et de valoriser toutes ces connaissances autochtones ancestrales et de les réunir avec d'autres types de connaissances, d'autres arts, comme la conception de vêtements. La visibilité des peuples qui est obtenue me semble si importante, après tant d'années d'invisibilité, de silence et de génocide dont ont été victimes les peuples indigènes, non seulement le peuple Mapuche, mais aussi l'ensemble de l'Amérique.

Y a-t-il des changements que vous aimeriez voir pour le peuple Mapuche ?

Je voudrais que tous les lamgens puissent se reconnaître, s'associer à cette démarche, qui est de sauver notre culture qui a été réduite au silence pendant tant d'années. Mais je voudrais aussi que l'État commence à respecter et à reconnaître nos droits en tant que peuple préexistant, qu'il cesse de nous subjuguer et de réprimer ceux qui luttent et résistent. J'aimerais aussi que le peuple Mapuche soit plus écouté par les autres habitants des territoires. Il y a une lutte importante qui a lieu pour dénoncer le fracking (fracturation hydraulique) les conséquences que cet extractivisme a sur le territoire dans lequel nous vivons tous. C'est une lutte pour la défense du territoire, de la vie, des Mapuches et des non-Mapuches.

 

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La transmission et la sauvegarde des patrimoines culturels et naturels sont au cœur de MEUNE.

Les questions de l’identité et de la transmission sont étroitement liées. C’est par la transmission de la culture que les racines de l’identité de chacun peuvent se construire.

Loin de vouloir conserver dans le passé les savoir-faire traditionnels des peuples andins, MEUNE est convaincue qu’en collaborant avec les communautés autochtones, on contribue à valoriser leur héritage, mais surtout de continuer à le faire vivre.

Les patrimoines vivants, culturels ou naturels, sont un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante et sont aussi un rempart contre la destruction massive des ressources naturelles.

 

Écrit et traduit de l'espagnol au français et anglais par Nahir, créatrice et fondatrice de MEUNE.

 

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